Vous voyez sans doute depuis quelques temps déjà, des médias en ligne vendre du contenu premium et certains blogueurs en faire de même. Plusieurs questions se posent dés lors :
- Est-ce que les internautes sont prêts à payer du contenu ?
- Est-ce que ça peut permettre de limiter le phénomène d’infobésité ?
- Peut-on valoriser son expertise en vendant du contenu ?
- Comment créer une ligne de démarcation entre un contenu gratuit et un contenu payant ?
- Etre influenceur et proposer du contenu payant… est-ce envisageable ?
D’autres questions peuvent évidemment se poser mais tentons de répondre à ces 5 questions pour savoir s’il peut être pertinent de vendre du contenu premium sur son blog.
Qu’est-ce que le contenu premium payant ?
On qualifie de contenu premium payant, tout contenu qui offre une valeur ajoutée face à ce qu’on a l’habitude de proposer généralement. On lui associe de la pertinence et un sujet généralement peu abordé ou superficiellement abordé.
Le contenu premium est également dans certain cas, un contenu permettant d’obtenir un résultat précis en suivant une trame qui résulte d’une expérience réelle de la part de l’auteur. Enfin le contenu premium peut revêtir différentes formes, justifiant qu’il faille payer pour l’acquérir.
Si je prends un exemple concret en SEO qui m’aurait permis de positionner un post en première page de Google, je pourrais donner toute la procédure à suivre depuis la rédaction jusqu’à la promotion du post. Je prendrais soin de relever les freins dans la mesure où le SEO étant une science inexacte, car rien ne pourra garantir un positionnement dans le top 3 par exemple. L’idée étant de partager un cas concret et réel qui peut être suivi par l’acquéreur du contenu.
Par ailleurs le contenu premium n’étant pas ouvert au public mais plutôt accessible via un mot de passe délivré après un paiement par exemple, on peut s’orienter vers une rédaction web plus souple sans penser systématiquement au SEO.
1. Est-ce que les internautes sont prêts à payer du contenu ?
La première question qui coule de source si on devait en arriver là ! Le premier élément de réponse se trouve chez les médias en ligne qui opèrent sur ce mode depuis quelques mois / années sans avoir fait encore machine arrière, mais ce n’est pas une réponse suffisante malgré tout. Il faut plutôt sonder son entourage, ses collègues, ses amis…
Je me suis donc naturellement intéressé au phénomène en posant la question à certains de mes élèves ou encore à des personnes qui rédigent du contenu et d’autres qui seraient prêts ou pas à payer pour obtenir du contenu.
Dans la majeure partie des cas, le oui arrive en tête mais en y posant quelques règles sur le contenu à payer. Voici les éléments de réponses les plus fréquemment rencontrés :
- Oui si le contenu est pertinent
- Oui à partir du moment ou le contenu propose de la matière (suffisamment long)
- Oui s’il s’agit d’un sujet de pointe
- Oui si le contenu est accompagné d’une étude et qu’il propose de ce fait des chiffres exploitables
- Oui si le rédacteur est reconnu pour la qualité de son expertise
- Oui si les sujets visent des méthodes ou un moyen de former
- Oui si des vidéos privés sont délivrées en plus du contenu
- Oui si ce sont des vidéos qualitatives
A savoir que le non était majoritairement associé au fait qu’internet étant gratuit, on devrait y trouver tout ce dont on a besoin en cherchant bien et qu’à ce stade il n’était pas convenable de payer pour obtenir du contenu.
D’autres soulevaient le prix des abonnements mais se ravisaient en pensant à la télévision et les programmes premium proposés ou encore aux abonnements proposés ci-et-là pour palier au piratage de contenu sous toute ses formes.
Parfois le non était évasif sans réels arguments.
2. Est-ce que ça peut permettre de limiter le phénomène d’infobésité ?
Dans un certain sens ça peut effectivement limiter l’infobésité oui, mais il ne faut pas tabler sur un réel désengorgement du contenu partagé en allant vers le payant, car ça restera minoritaire malgré tout.
Si tout le monde s’y colle demain, on peut dire que ça apportera un plus de ce point de vue mais ça deviendra en contrepartie plus difficile de trouver du contenu pertinent si l’équilibre n’est pas respecté, c’est-à-dire alterner entre gratuit et payant dans des proportions raisonnables.
Le tout payant me parait difficilement gérable mais savoir doser le gratuit et le payant permet de maintenir active son audience et de conserver une bonne visibilité. Les relais doivent se poursuivre tout comme les interactions avec sa communauté.
Ainsi pour les personnes qui ont une forte visibilité, elles peuvent partager leur contenu en évaluant le payant et le gratuit sans systématiquement inonder les canaux. A ce stade il serait intéressant de découvrir si en ralentissant sa cadence de rédaction sur le gratuit pour la mettre au profit du payant, permet un gain substantiel.
3. Peut-on valoriser son expertise en vendant du contenu premium ?
Il va sans dire que oui, notamment si l’expertise est déjà reconnue et établie et que le contenu premium payant proposé est suffisamment conséquent et pertinent, afin de répondre à des besoins réels et identifiés.
Il est par contre très facile de se poser la question sur la pertinence d’un contenu en pensant que le sujet a déjà été abordé x fois et que le tour de la question a été traité sous de très nombreux angles. A ce stade il faudra savoir créer un teasing en soulevant un sujet totalement novateur sur un univers qui sera malgré tout déjà vu et revu.
Les études, les infographies et les angles totalement nouveaux ont largement les moyens pour valoriser une expertise. Une étude peut être nouvelle et offrir du nouveau sur un point sollicité mais jamais traité. L’infographie permet ensuite de mettre en image une étude et de faciliter sa lisibilité tout en augmentant sa viralité.
Attention néanmoins au visuel qui serait repartagé sur un site / blog car l’accord du propriétaire sera ici obligatoire, même en cas de citation de la source (payante à la base rappelons-le)
Le contenu premium peut donc être ici plus court qu’a l’accoutumée, mais plus pertinent car relevant d’une étude tout en offrant une lisibilité parfaite. Les infographies sont généralement très prisées et très virales sur les réseaux sociaux.
4. Quelle est la ligne de démarcation entre le contenu gratuit et le contenu premium payant ?
La ligne de démarcation sera la valeur ajoutée à laquelle on attribuera un ou plusieurs éléments différenciant du contenu gratuit. Par exemple :
- Un contenu plus dense : plus d’informations, plus de détails, plus d’exemples….
- Fournir un accès privé à une chaîne vidéo en sus des contenus rédactionnels.
- Donner la parole à 1 ou 2 experts à forte valeur ajoutée au sein du contenu.
- Fournir une étude exclusive : Accompagner son contenu d’une étude exclusive sera un gage de sérieux.
Il s’agit d’apporter une vraie valeur ajoutée au contenu premium, justifiant ainsi le fait de le faire payer.
5. Être influenceur et proposer du contenu payant… est-ce envisageable ?
Bénéficier de son influence pour créer du contenu premium peut être une bonne chose, à condition d’avoir une véritable expertise derrière et d’offrir un contenu premium dénué de partenariat ou de sponsoring. Il ne s’agit pas de mettre en avant une marque, un éditeur ou qui que ce soit quand on rédige ou que l’on créé du contenu en tant qu’influenceur.
Sur ce levier où il est question d’offrir du contenu premium, ça peut se faire sur de la vidéo et permettre ainsi d’apporter un travail plus dense et plus détaillé sur un sujet tendance ou autour d’une thématique comme le voyage, la mode ou encore la formation sur des outils, du matériel photo, vidéo etc…
Imaginons des influenceurs très fort dans le montage vidéo. Il pourrait à ce stade monnayer du contenu premium, en apprenant à son audience l’utilisation d’un logiciel comme première ou final cut, voir une toute autre solution en livrant ses conseils phares.
Mon point de vue en tant que blogueur !
En tant que blogueur professionnel il peut effectivement être intéressant de livrer du contenu premium après avoir établi son expertise et obtenu une bonne visibilité.
Disons qu’au bout de quelques années (3/4 ans) et dés qu’une bonne audience est créée autour de son blog, il peut s’avérer utile de proposer du contenu premium en apportant des contenus sur des sujets pointus en mettant en avant des cas concrets et réels dans l’univers digital / social media.
L’intérêt du contenu premium payant est toujours d’avoir en tête la valeur ajoutée et l’angle proposé qui doit être différent du commun abordé par les blogueurs en général. Ensuite il est indispensable à mon sens de proposer des exemples concrets au travers desquels l’internaute peut s’identifier d’une part et mettre facilement en pratique d’autre part. Ces 2 ingrédients doivent être réunis pour offrir un réel intérêt au contenu premium.